La ruse

Tout vient de « Dieu » : La fusion solaire nucléaire dévoyée de son sens initial, de son utilisation, de sa nécessité – si la vie est nécessaire- , est également capable de produire notre extinction. Ce feu nous laisse cette illusion de puissance alors que son utilisation signe la fin de tout et de toute puissance, nul ne pouvant plus rien. L’anéantissement de la vie sur terre n’est pas relatif. S’il y a de la vie sur terre, c’est pourquoi ?
Briser cette chaîne, c’est rompre pour beaucoup le futur. Pratiquement tout un monde. Il n’y a pas de destin individuel s’il n’est pas relié au destin collectif, et pas de destin collectif s’il n’est pas relié à un destin individuel « informé ». Tout s’enchaîne.
Mais dans l’absolu, dans les cartons et desseins d’ordre divin, il n’est pas de volonté destructrice gratuite ou inutile, aveugle ou inconsciente, ignorante de ce qu’elle fait, mais exclusivement une volonté de voir la vie poursuivre la vie, vivante et non mourante.
Il n’y a pas de volonté de faire souffrir ou prendre les êtres en otage et de persécuter. S’il y a des maux et du terrible, ce n’est pas pour rien. Il n’y a pas d’issue dans le néant. On ne l’atteint pas. Ceux qui croient ou pensent ou imaginent qu’ils vont voir cesser les maux, dans cet absolu non-être, et se laver de tout ce qu’ils ont commis ici dans les corps liés aux âmes, en ayant brisé sciemment et méchamment la vie, s’autorisant dans cette continuité sans broncher, ne doivent pas se douter de ce qui les attend, se croyant à l’abri.
Mais ça ne passera pas.
Toutes les ruses des hommes sont déjouées.
Toutes les faussetés qui ruinent les existences mises en lumière.

La fuite

Nous nous dépensons à courir comme des fous après nos fantômes qui s’égarent entre les meubles de la maison et les poussières. Tout est si instable fuyant. Il n’y aurait rien sur quoi nous pourrions nous appuyer afin de voir où se trouve notre ciel ? Toutes nos croyances parties en fumées avec la matière que nous pensions si solide comme une mère aimante et protectrice ne dit plus rien dans ses tourbillons d’évanescence. Nous, des chiens obsédés par ces copulations dans le vide, où nous projetons nos semences sans espoir.
Pouvoir dans ces cieux y prendre pied avant de quitter ces illusions mondaines, tendre la main vers cette couronne ornée de diadèmes et de cristaux de feux, ne pas sombrer dans cet impossible néant, cet absurde, cet innommable vide de tout être.
Avoir du ressort, puisé rien qu’en nous-mêmes, enfermés dans nos crânes rempli de chimères et de boues, interdit de paroles ou d’échanges, tenus au mutisme qui rend sourd, et sourds ayant perdu le sens du verbe, de ce qui vibre parmi nous, et nous fait vivre.
Ce ou ce-lui, celui sans moi ou ce moi qui s’envole vers l’horizon lumineux de l’âme, toutes ces âmes en fusion. Nul feu, nul flamme d’enfer à ce propos. Mais bien ce feu sacré et doux, qui nous ranime.
Et de ce monde nous ferons sans effort le constat de l’insipide et du mortel. Sans se retourner sur le spectre.

Nous

Qu’est-ce qui peut faire que homme et femme puissent s’entendre et s’élever à un même niveau de grandeur ? et nous délivre des poids du passé ?
Sauf preuve du contraire il n’y a que nous pour nous délivrer. De ces naufrages collectifs, des futurs fermés, des disparitions progressives des êtres vivants, et même des humains dans leurs diversités, leurs originalités et leurs génies. Nous délivrer de la monotonie des siècles, ou du Siècle.

Les siècles monotones
Celui qui connaît les temps sait combien les siècles sont monotones, à tel point que ceux qui veulent dominer, les puissants, sont blasés, ayant l’impression du déjà vu. Se pencher sur les histoires des empires, des rois et des reines, y voir les mêmes choses, les mêmes volontés et goûts du luxe, les mêmes cruautés et avidités. Les princes devant sérieusement s’ennuyer dans leurs palais, fomentent et inventent toutes sortes de combines pour tromper leur ennui. Ils s’entendent sur tous les sujets, pour se diviser et pour pimenter leurs vies entreprennent toutes les guerres possibles, ils orientent les axes des arts et des recherches à leur convenance afin de briller dans le monde. Insatiables, ils explorent les terres et les astres, à la recherche d’aventures renouvelées, d’expériences neuves dans leurs prédations et leurs drogues, dans les expériences sexuelles, tout comme dans les manipulations des masses et des énergies.
On vit un temps très spécial. Il ne nous resterait plus qu’à conquérir les univers, pour y découvrir des objets inédits. Devenir des voyageurs intergalactiques, devant nécessairement être impérissables, ou réparables à l’infini, si nous voulons traverser les espaces. De là, viennent toutes ces recherches pour maintenir les corps des voyageurs en l’état.
Ceci me paraît vain. Disons dans les circonstances actuelles. Si nous n’avons pas intériorisé en nous cette possible dimension infinie, en notre esprit. Cette dimension intemporelle, traversant les temps, et les espaces qui y sont liés.
Cette impression d’avoir fait le tour de la question existentielle a quelque chose de faux. Si j’observe mon passé j’y découvre encore beaucoup d’inconnu. Lisant un historien, j’en extrais des variables et des constantes, qui dressent un tableau des humanités, et des cités, des formes créées, des liens et des déchirements, des atrocités et des prouesses. Tout cela rendant modeste.
Si nous ne prenons les choses qu’à partir de notre petitesse, et de nos limitations, du vieillissement et de la mort, c’est comme si nous étions retenus, sans pouvoir. Alors, comment faire pour simplement pouvoir vivre ?
Faut-il peut-être connaître la « vie » , et ce qu’elle nous dit, lui obéir un tant soit peu, pour qu’elle ne nous échappe pas et ne la voyons partir et la perdre.
Nous avons besoin d’aventure, mais non d’expériences aventureuses, d’où nous ne tirerons rien de vraiment bon, et où nous risquons de nous égarer et nous perdre, de rompre les liens vitaux.

L’inconnu, le Mystère reste toujours. Même si nous faisons connaissance. Dans ce cas on avance, et c’est savoureux.

Réinventer la vie, réenchanter la terre. Simplement qu’elle puisse survivre et y trouver de quoi vivre, découvrir, créer et éprouver du plaisir, des émerveillements, d’être ensemble. À partir de ce moment là, tout devient possible, le pire étant passé. Comme si nous avions fait un saut quantique, effectué un pas vers quelque chose de grand.

Nous

Qu’est-ce qui peut faire que homme et femme puissent s’entendre et s’élever à un même niveau de grandeur ? et nous délivre des poids du passé ?

Sauf preuve du contraire il n’y a que nous pour nous délivrer.

Des pouvoirs et des devoirs respectifs.

Un homme croit pouvoir sans la femme ? ou bien sait-il qu’il ne peut rien sans elle, et de ce fait, fait tout pour la soumettre, la mettre à son service ? Tout en la servant, la servant selon ses désirs à lui, ou selon les désirs distillés, les envies suscitées. Il y a tellement de malentendus, de voiles posés entre les deux.

Nous ne voyons pas les choses de la même façon, masculins ou féminins. Nous n’entendons pas ce que l’autre entend. Nous ne raisonnons pas non plus tout à fait de façon identique, Alors ça complique les choses, si la raison même, la rationalité est empreinte de subjectivités, de connotations liées à notre sexe.

Et que certains d’entre nous voudraient effacer.

Entre deux

Bachelard pensait le temps de notre existence pris entre deux néants. Si on y pense, c’est absurde. Et surtout faux. À la limite, examinant la nature du temps, le présent réel s’anéantit de lui-même dans son instant infime sans conscience, comme une étincelle qui est partie à peine arrivée.
On ne peut pas réduire l’existence à cette étroitesse de notre existence séparée de la totalité, de même la terre séparée de l’univers, le corps sans esprit, dans la matière exclusivement.
À un autre niveau, ce serait comme l’homme séparé de la femme, une terre stérile, qui n’a jamais existé. On n’a connu que le monde doté d’hommes et de femmes. Comme deux mondes distincts ayant du mal à communiquer, à s’entendre. Deux corps différents, deux psychés et deux langages différents reflétant leur singularité, en quête d’unité ou d’union, par la pénétration dans l’autre, ou d’être pénétré par l’autre, en quête de fusion dans leur être intime. Union dont on sait la vanité, ou l’impasse si cela se limite à la copulation. Mais si nous prenons comme lieu d’union possible le lieu de l’esprit, cela réduit le corps à n’être rien qu’éphémère inutile. Corps et esprit restent séparés et impuissants. Les existences succombant dans la mièvrerie ou dans la violence.
Nous aurions échoué dans nos vies. Malgré les philosophes qui nous ont délivré des beaux tableaux, ou les peintres des bonnes pensées par leurs toiles.
Il y a toujours des moments critiques, des passages délicats dans toutes les traversées, des points de bascule dont l’issue incertaine nous effraie. Et qui font un nombre considérable de victimes sacrifiées. Évidemment, tout ceci est atroce, rien ne peut justifier toutes ces choses là. On sait que l’histoire est faite de ces montagnes de morts. S’il y eut aussi de la vie et de la joie elle passe inaperçue, excepté en ceux qui vécurent et vivent encore.
Qu’est-ce qui décide donc de la vie ou de la mort ? Qui nous montre ce qu’il y a au bout de la souffrance ? Quelle délivrance une fois passés. (une fois délivrés, qu’y a-t-il ?)
Nous ne sommes pas uniquement corps ou uniquement esprit. C’est une combinaison des deux, comme le temps et l’espace. Dire qu’ils n’ont pas d’existence, comme dire qu’ils n’existent que l’un par l’autre, c’est peut-être un abus de langage. Ou décisif comme le langage ? Ce qu’on dit serait décisif.
L’esprit seul ne peut agir sur le corps, le corps seul non plus sur l’esprit, il y a ce troisième terme qui fait la jonction, qui fait qu’ en nous cela s’épouse ou non. S’épousant cela devient vivant. Sinon c’est mortel.
On pourrait faire cette analogie avec le féminin et le masculin, cette combinaison génétique et psychique. Mais ce mélange est mal fait ou dévoyé, s’il y a des intrusions et des modifications anormales.
Inversement.

À quoi sert la puissance ?

À quoi sert la puissance si celle-ci détruit Homme et Nature, si la terre meurt et qu’il ne resterait rien que des amas de roches calcinées ou vitrifiées ? Où irions-nous renaître ? Dans quel corps pourrions-nous revivre si nous sommes égarés dans ces univers sans connaissance de ce que nous sommes.
S’il s’agit d’une connaissance de soi-même, de conscience de soi, elle implique également une conscience plus grande, dépassant le cadre étroit de cette existence, de la nôtre exclusive et enfermée dans un je ignorant, borné à son entendement.
La puissance nous montre à quel point nous sommes si peu sans cette totalité des êtres, des autres êtres, et simultanément si nous ne donnons pas vie à cette totalité, à laquelle nous appartenons.
Cette image de la puissance destructrice, de la destruction possible, nous indique cela, ce vers quoi nous devons nous rendre, si nous voulons être libres. Il ne s’agit nullement d’accroître notre puissance individuelle dans cette totalité, au détriment des autres existants. Il s’agit uniquement d’augmenter la conscience, l’amour et le sentiment de la présence, ce tout qui nous traverse, et qu’on retrouve partout. Cela a pour effet que nous nous retrouverions vivants partout où nous irions.
Dans ces conditions, et cette volonté accomplie, Adam – mâle et femelle – ne « mourrait » pas. Adam retrouverait Eve, cette dimension lumineuse oubliée et délaissée. Il n’y a pas d’autres transcendance à chercher, à intérioriser, intégrer dans notre psyché maladive, pour que nous nous relevions, et soyons transfigurés.
En sens inverse, négatif, dans cette chute qui n’en finit pas, dans ces cauchemars et descentes en enfer, sombrant dans l’inconscience, l’abrutissement, la corruption, la perversion, la malignité, l’avidité jamais satisfaite, ce que nous faisons accroît cette puissance de destruction. Bref, la puissance telle que nous la prenons n’est que destructrice. La souffrance est là pour nous le rappeler. Pour que nous renversions en nous ce quelque chose d’indicible, et avec lequel nous sommes seuls dans ce face à face.
« Tu n’auras pas d’autre dieu devant ma face. »

C’est clair, tu es ton dieu quelque part. Évidemment c’est un dieu ouvert à tous les autres êtres vivants, ainsi les dieux se reconnaissant forment le Dieu unique. Et si nous ne prenons pas le Chemin vers ce Dieu ensemble, Dieu ne peut plus grand-chose pour nous, nous nous retrouvons à nous faire mal.

Le futur de la terre est vaste. La terre a beaucoup de temps devant elle, non pour dilapider ses ressources, mais pour vivre patiemment, humblement, à son rythme, selon sa beauté et ses humeurs, selon les désirs qui nous animent et nous enflamment, les énigmes qui se présentent, les talents qui fleurissent et se transmettent. C’est comme une fresque d’ombre et de lumière, de noirs et de blancs, de toutes les couleurs, les nuances et les tons, une fresque qui évolue, et non qui régresse ou s’involue, s’épaissit, s’enlaidit s’enfermant dans ses plis.

Entre parenthèses : l’homme mâle est comme une cornemuse, une peau boursouflée d’air et d’orgueil, un instrument entre des mains habiles et virtuoses, une muse en somme qui joue sa partition. Mais sait-elle laquelle elle joue ? Et lui, croit-il qu’il joue la sienne, ou a-t’il des cornes ? Les cornes s’entendent au sens de se tromper de voie, au sens aussi de corne de brumes, ou de cor dans les bois, ou des trompettes d’une sorte de jugement dernier.
Ce n’est pas anodin ce cri, cette alarme. Maintenant vous savez.


LE CRI DE GAZA oeuvre réalisée par l’artiste tunisien Omar Esstar

La terre défigurée

Ce n’est pas rien, notre terre, notre temps d’existence, le milieu naturel abîmé, les arbres arrachés, les souffrances animales, les monstrueux navire de pêche, les projets démentiels des états qui ne cessent de vouloir accroître leurs puissances et les soumissions. Les masses abruties, leurs énergies dévoyées, les lourdes peines dont on les accable et qui les plonge dans l’ennui, le dégoût ou l’obscénité, dans la violence et le rejet.
On veut nous faire croire que ce sont les seuls plans possible pour vivre sur terre, ces déploiements des armements, ces spectacles tels les jeux du cirque, ce qui est présenté sur les écrans ou dans la littérature policière dans les gares.
Ce qui dirige le monde est vicieux. On dirait qu’il n’y a plus rien à faire, si ce n’est attendre des réponses toutes faites par les machines intelligentes dans des cités robotisées où chacun devra y contribuer et servir comme si c’était le Maître de la vie.

L’empire, ou plus exactement l’emprise sur les esprits, sur les volontés et les envies, sur les choix et donc sur les libertés, est fou. De même ceux qui se veulent à leur tête, subjuguant les peuples, et les envoient se massacrer les uns et les autres.
Le monde est mal dirigé. Dirigé vers le mal, ce mal empire. Il empire s’il manque les lumières nécessaires, les vérités essentielles, les mensonges et les illusions prenant toute la place. Ça devient catastrophique à tous les niveaux et nous prend par surprise.

Il est trop tard.
Nous avions une terre vivante éprouvante, belle et envoûtante, pleine de toutes les diversités inimaginables. Ne nous épargnant en rien, nous obligeant à répondre et y trouver notre vie en se penchant sur elle, et elle, nous rendant la sève et le plaisir d’être en vie. Ce qui fait que nous pouvions mourir l’esprit tranquille. Sans nous soucier de notre salut.
Mais désormais dans ce chaos stupide démoniaque, quel sera notre chemin ?
Qu’on songe aux empires et aux églises qui passèrent leur temps à disputer sur la nature du christ, tout en laissant les violents s’emparer des terres et des richesses, mentant par omission et ignorance de ces messies qui traversèrent nos temps d’existence pour nous ré-enseigner la vie.

Les nœuds de l’Histoire

Ce sont des fils qui s’entrelacent, et forment un nœud inextricable. On a beau observer dans le passé, passé mort par définition, fini, immuable et immobile, comme si on avait un « matériau » à notre disposition observable, avec ses œuvres, édifices, archives, personnages, têtes couronnées, têtes révoltées, guerres, famines, pestes, conquêtes, découvertes en terres et en sciences, on n’en saisit pas trace de sens, du moins pas de façon évidente, pour en tirer un enseignement décisif sur le futur.
Il reste néanmoins des points d’accroche qui nous autorisent à penser, pressentir les enjeux dramatiques, en éprouver ceux qui sont présents et qui découlent des passés, entrevoir ce qui s’y joue et qui est assez stressant.
Je note que le spirituel a toujours été là, à jouer sa partie dans l’ombre. Qu’il y a toujours eu une complicité entre la puissance impériale, et l’apparente impuissance des clergés. Autrement dit ce qui relève de la foi, du sacré, et de cet inévitable fanatisme qui anime ces gens là, mélange de la lucidité, de ruse, de bonté, et de perversités., ou de malignité. Parfois l’Empire dictait sa loi, parfois Rome dictait la sienne.
Comme si Rome, l’empire romain n’avait jamais abandonné la partie, malgré Ponce Pilate se lavant les mains. Ce qui sembla vouloir dire :  « Eh bien débrouillez vous avec ce cas étrange. »
Comme si Rome n’avait jamais lâché prise. On enseigne que l’empire romain d’occident est tombé en 476  avec le dernier empereur, Romulus, mais en fait s’est largement poursuivi avec Byzance et Justinien, par cet empire Romain d’orient. Acceptable pour Rome, et pour les papes, malgré ces querelles qui firent des schismes fort nombreux, et apparemment déchirants. Mais ce n’est peut-être qu’une façade.
Rome menant toujours la danse en catimini. Avec des soubresauts de Carpe. carpe diem. Normal pour l’ère des poissons.
À peine Byzance effondrée, le relais est pris par l’Espagne qui effectue en Castille la reconquête, et le couronnement de Charles Quint, sur pratiquement toute l’Europe à la suite des rois catholiques.
S’il y a de quoi se perdre dans le dédale des familles princières, des dominations successives qui se transmirent, elles étaient sous le joug Romain. C’est banal comme idée, nulle révélation. Joug qui s’est continué avec ces familles italiennes se passant la tiare, accessoirement accordée à quelques Goths ou polonais. Mais des gens qui sont dans la pure « orthodoxie » catholique romaine.
Jusqu’à un argentin au nom italien. C’est transnational ce machin là. Cette machine n’étant pas rivée à des frontières, mais à sa vérité. Comme à ce concept de paix, de paix romaine ou américaine qui sont du même « ordre ». Impliquant un monde sans partage, sous une autorité unique.
Je me demande ce que penserait le Christ de ce que les hommes ont fait de son esprit par des lumières diffusées. Il me semble qu’il n’y a pas ici de lumières à tous les étages. L’électricité étant loin d’avoir résolu tous nos problèmes.

La vie sur terre

Si la terre est vivante, c’est pour notre vie, pour que, partant de notre présence ici, en ce corps et en ce qui s’y trame, nous nous trouvions en vie, à des niveaux d’être supérieurs. Tout ce qui mine l’existant, oblitère la vie future et le destin.

Pourquoi ce que nous avons à accomplir, à comprendre, apprendre les uns des autres, sentir et éprouver, recevoir et donner, en deux mots tout ce qui vit en nous, et pourrait vivre en tous, pourquoi cela se finirait en apothéose et se réduirait en cendres ? Au nom de quelle transcendance cela aurait été annoncé comme un salut de la vie humaine ?

Si la terre vit, sa vie doit se poursuivre jusqu’à ce que tout soit accompli, pas avant. Il ne faut pas que tout succombe sous le feu des bombes. Cela nous fermerait les portes du ciel. Si la porte reste ouverte comme possible éternité c’est par le jeu du vivant et non du mort. Si nous nous trouvons vivants dans l’autre monde c’est grâce à ce monde vivant ici, par le soutien des vivants qui se retrouvent vivants sur l’autre rive, mais vivants d’une autre vie, sans présumer sous quelle forme. L’ouverture se produit et progresse au cours de notre existence et non plus à notre mort. Ce qui fut fait « intérieurement » en nous, se poursuit en nous « extérieur », dans cet autre monde.

Même dans la maladresse des mots exprimés cela doit pouvoir se comprendre. Dans ce sens et cet esprit, ce ne sont pas les discours politiques qui font nous éclairer sur ce qui se passe en notre esprit, et en conscience. Aucun discours n’a cette vertu de nous faire franchir la ligne d’horizon et de faire en sorte que nous passions.

Il y faut l’effectivité de l’âme vivante. Et de la mémoire.

Le mort demeure dans le passé, notre passé est mort. Notre futur ne devrait pas l’être. S’il y a encore quelque espoir, si nous pouvons espérer que la terre soit sauvée, c’est par le miracle « christique » présent en germe dans chaque être humain, et par conséquent en chaque être conscient, à ses divers degrés de conscience. Cela nous indique qu’il s’agit d’un tout. Sans qu’il y ait un au-delà réel, mais que cet au-delà est bel et bien là. Autrement dit sans rupture effective, sauf si nous ne passons pas, si nous ne savons pas comment faire pour passer, et si nous ne voulons pas. Nous retomberions dans le mort. Il nous faudrait reprendre tout à nos débuts, comme si nous avions effacé nos mémoires.

Pourquoi donc y a t’il un tel diabolisme dans ce monde qui en devient obscur et nous ferme la voie ? Cela ne signifie-t-il pas que nous n’avons que notre lumière pour pouvoir nous faire vivre, sans avoir recours à une puissance extérieure ? Là où nous trouvons précisément ces lumières, à condition de s’y rendre. Et pour s’y rendre il a bien fallu une main pour nous y amener. Autrement dit le sauveur te sauve si tu veux te sauver. C’est d’abord toi qui te sauve, ce n’est pas sans ta volonté, sans toi, ou contre toi et ta volonté. Ce n’est écrit nulle part que tu dois te sauver. Et non plus que tu peux imposer un salut à ceux qui n’en veulent pas.
Nous aurons beau faire, ce ne sont pas les lettres qui vont pouvoir agir sur nous, et nous éclairer, il faut aussi du son et de l’action. Ranimant nos âmes endormies. Ranimant nos morts, ou notre mort, ce qui est mort en nous. Ce mort qui nous fait mourir au lieu de vivre.
Tout simplement ce plomb nous plombe.

Devoir de mémoire, se souvenir du vivant, et non du mort.
Analysons ce mort, pour voir.
Ce qui est mort est uni dans la mort, il n’y a nulle distinction à opérer, contrairement à ce qui est vivant, polymorphe. Si nous voulons que la vie aille où elle doit aller, si nous voulons voir nos morts comme s’ils étaient vivants, il s’agit de prendre soin des vivants pour que cela se fasse.
Et passer.