Mais dans les faits.

Dans les faits, le corps – si un état, une nation, est un corps – obéit à quelle âme ou quel principe, quelle vérité ? Celle dictée par les détenteurs des valeurs, or ou argent, terres et ports, bourses et palais de justice, armées et polices, factions politiques et clans, docteurs et laboratoires, face à une population forcément soumise à cette machine qui se veut puissante et uniquement ça. Elle ne laisse à la personne quasiment aucun droit, sauf de servir cette puissance, confrontée aux autres puissances, ennemis de l’intérieur et de l’extérieur. Peuple ennemi, on dirait. D’où, il n’a pas voie au chapitre, il n’a nulle autorité. Nulle liberté. S’il s’exprime, c’est pour accroître la puissance de la machine en place. Et ses hiérarchies. Les trublions anarchistes, libertaires, autonomistes, décroissants aspirant à la simplicité, les amoureux de la nature, la « gauche » à proprement dit n’est entendue que si la machine peut la récupérer pour en tirer des intérêts et des profits, une amélioration de ses performances. On n’est plus dans un doux rêve. On a des rivaux planétaires de tous les côtés. Et qui agissent, espionnent, s’introduisent, influent sur les bords, comme le fait ou le fit notre machine de guerre et de conquête en son temps. Comme le faisaient les meutes de loups vis à vis des autres meutes. Ni plus ni moins.
Un état c’est une meute qui a réussi. À soumettre et fédérer les autres meutes, pour se maintenir, et agréger. L’emprise s’accroissant.
L’époque moderne étant différente des époques anciennes, non dans leurs fonctionnement, mais dans la vitesse des informations. Ce qui mettait deux ans dans l’antiquité met deux secondes aujourd’hui, mais c’est la même chose.

Si nous voulons savoir où nous allons, où pour tout le monde les choses seraient meilleures, nous faut-il décortiquer disséquer le corps, pour savoir où est son âme, son cœur, ses intentions conscientes, ses cancers et tumeurs ? Où bien s’y rendre direct ?
En fait, c’est comme une œuvre. Elle ne se fait que dans sa création, son action ou sa formation. Sinon si elle n’est que virtuelle elle est stérile. Ou lettre morte.
En quelque sorte, le pouvoir, ça se prend. Ceux qui l’ont pris ne le lâchent pas. Suis-je rêveur ?

Les révolutions millénaristes échouent. Pourquoi ? Ceci est très énigmatique. Les royaumes, les dominations par les forces armées, les violents savent sans doute que leur puissance sur les peuples ne tient que si les peuples y consentent, et accordent leur confiance. Il n’y a pas que par la peur que cela fonctionne. Il faut aussi une forme d’espoir, et qu’il ne paraisse pas faux aux yeux des gens. Une dimension d’ordre sentimental et idéal comme dans un couple.

Celui qui veut renverser un ordre millénaire, c’est comme s’il voulait renverser Rome, ou la Cité interdite. Celles-ci sont fondées sur leurs prophètes, messies, ou messagers qui édictèrent les fondations. Au nom de quoi ? Est-ce que les messies sont des révolutionnaires ou des gens qui font en sorte que s’accomplisse la volonté de Dieu, en la transmettant.

Jésus parlant à Pierre :

« Arrière Satan, ce que tu dis n’est pas la pensée de Dieu mais des hommes. »

Les philosophes grecs ayant refoulé les pouvoirs superstitieux théologiques, mystiques et mythiques, ont fondé la république. Une sorte d’appareil logique fondateur où l’irrationnel n’a plus sa place, comme dans les systèmes hégéliens, ou allemands, et des lumières, relayées par le technocratisme saint-simonien, puis de nos jours cette puissance des algorithmes. Mais est-ce que cette Intelligence relève des ordres divins ?
Sans doute, mais de la face négative de Dieu.
Alors ? Ça passera ou ne passera pas ? Je veux dire, est-ce qu’en chacun entre nous, se réalise en conscience l’ampleur des phénomènes ? Et ses conséquences effectives dans le quotidien d’un présent immédiat, au lieu de sombrer dans le chaos.

Dans ce Chaos qu’irions nous faire ?

 

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