Du non et du oui

Non, la terre n’est pas un morceau de caillou égaré dans l’univers, portant des germes de vies agitées et insensées, des germes qui décomposent les rochers, comme des assemblages d’atomes et de molécules finissent par devenir des prédateurs autonomes du support sur lequel ces ensembles se tiennent, des cancers quelque part errants comme nulle part.

Je pense à la perfection. La terre fut parfaitement bien pensée. Voulue, imaginée, conçue, dans un ensemble également plus vaste, dans une totalité. Il s’agit d’une opération.

Nous sommes étroitement concernés par ce qui se trame dans les univers. Il y a une continuité discrète, entre nous et l’univers. De même entre le moi présent et mon corps, entre l’ensemble des moi et les corps éparpillés.

Nous sommes dans les profondeurs, attachés à la même pensée, unique ou universelle, humaine survivante, exprimée en des multitudes de langues, de dessins, de poésies, d’écritures contradictoires, chaotiques.

Au lieu de « pensée », pensez même être, même essence, même substance et même sang, même corps, évoluant. Chacun selon son langage et selon sa voix, le déploiement de son chant, selon son originalité. C’est un format large, qui en principe nous donne de la marge, en dépit de nos erreurs, de nos faiblesses et de nos fautes, à corriger.

Cela se passe où cette correction de nos égarements ? Cette mise en lumière ne peut être que progressive, douce, patiente, cela nous secoue tellement avec le peu que nous recevons de cette puissance originelle. Largement récusée, accusée de tous les maux, trahie et dévoyée.

Et pourtant elle est toujours là. Comme la terre est tenue entre des mains pures.

Ce qui apparaît est totalement contradictoire, si on pense aux horreurs qui se passent.

S’il y a des divergences de vue inévitablement qui nous divisent, est-ce pour la simple raison de cette dualité ou dualisme au sein même des univers qui s’étirent entre le haut et le bas, ou la base et le sommet, ou entre être et néant, nous mettant devant l’obligation du choix ? Ceci n’excluant pas une unité supérieure, hors de notre portée, et qui ne nous est pas utile ou nécessaire, dans le temps de notre condition. Nous n’avons affaire au cours de notre existence qu’à cette dualité, du jour et de la nuit, en fonction de quoi nous agissons et choisissons.
Il en ressort l’idée des camps pour lesquels nous luttons, de quel bord nous nous situons. Ceci nous fait des ennemis.

Le plus fort sera celui qui arrive à aimer son ennemi, afin que se réduise le mal. Et que s’éclaire la nuit.

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