Où il est question d’arbre

D’arbre de vie, en danger. Et d’envie de révolution. Permanente. Condition de l’homme en révolte.
Arbre de vie en danger si on examine de près tout ce qui se passe et en dresse l’inventaire : dépenses abyssales en énergies pour faire fonctionner les datas center, et les refroidir, ravage des paysages et des gens pour la production de ces objets, dans la continuité de la révolution industrielle et agricole. Ça, c’est le plan strictement concret, pesant sur la terre, et ce n’est pas léger.
Au niveau des effets sur les cultures et les psychés, c’est aussi lourd, cette aliénation à l’objet, qu’il soit automobile, ou téléphonie mobile, cela façonne nos relations, nos mentalités. Nous sommes rendus littéralement esclaves de tout cela, et devons nous plier aux travaux imposés. Devant sacrifier à cette édification.
Ce ne sont plus des cathédrales. La technique, la machine, le robot, la domotique, les objets connectés, etc. tout cela c’est comme une sur-nature, nous surplombant et à laquelle nous n’avons aucun moyen effectif d’échapper, et auquel nous devons nous consacrer pas plus que dans la nature nous le pouvions. À la différence que dans le contexte de jungle ou de ruralité, le cadre se maintenait sans que nous ayons à la produire et le maintenir vivant, dans une certaine mesure d’artifices moindres.

Ici, nous avons affaire à de la mort, ou pour le moins des objets inertes en eux-mêmes stériles, et que nous devons de force maintenir en état, et renouveler, alimenter en permanence, réparer et jeter, d’où la monstruosité des poubelles et déchetteries, des casses automobiles, des cimetières d’objets qui ne se métabolisent pas spontanément. D’où l’horreur des montagnes d’ordures et de polluants indigestes pour la terre, produits par la chimie pour répondre aux exigences de ces révolutionnaires.
On peut comprendre ce besoin de révolution, par ce refus des passés. Comme vous savez que cette utopie internet était une idée ou une croyance dans la libération de l’information, et donc de la connaissance. Nous allions trouver enfin le véritable Éden, sans devoir passer par une « autorité » nous dictant nos devoirs.
Dans tout cela, permettez moi d’y voir l’Arbre de Vie en danger, de même que les arbres de toutes les vies. Je ne sais pas si on réalise tout ce qu’on perd dans ces conditions. Quand tout devient virtuel, distant, désincarné, désirs sans chairs, désirs d’anges hermaphrodites asexués, communication dans le désert, où nul ne répond, par effroi. Et sentiment d’impuissance.
Tout cela nous indique un point essentiel. Serait-ce cet enfermement dans notre ego individuel, rendu insignifiant, inexistant, sans âme.
La réflexion sur l’âme, exactement comme la mémoire, fait que chaque communauté défend à juste titre la sienne, y trouve encore des moyens de vivre, des raisons de vivre. Et de lutter contre celles des autres.
Pouvons-nous en mesurer les conséquences, quand chaque ensemble entre en conflit ? Voulant imposer sa loi.
Entre parenthèses, un auteur nous montre à quel point la machine, les serveurs et leurs datas, sont en train de fonctionner de façon autonome, producteurs d’informations et d’ordres de fonctionnements auxquels les humains par automatismes sont obligés de répondre et de fournir les éléments, bigre, on est devenu les valets des robots Super intelligents.

Qu’est-ce qui peut stopper cette folie ? Ou la débrancher … ou se rebrancher à quelque chose de vraiment vivant.
L’arbre de la Science, on peut s’en dispenser. Mais comment vivre sans Arbre de Vie ?

Pensez donc que la modernité ne date pas de deux mille ans, que dans les conditions actuelles nous allons avoir du mal à puiser des références dans les paroles « évangéliques » antiques et néanmoins valables à un certain niveau. Il y a des mots qui ne font plus autorité à notre époque, qui ne parlent plus à personne, tellement la chape de l’envoûtement spirituel est fort. Par exemple plus personne ou presque n’entend plus la signification des mythes grecs ou égyptiens. Le monde est sous une autre emprise mythologique scientiste avec son corpus de représentations.

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