Décrypter

Hier, je vous écrivais ceci : » Non, le véritable échange passe par la présence des uns et des autres, et demande du temps. Ce qui passe par internet ou par mail ne passe pas. »

Ici j’essaie de m’expliquer le plus simplement possible. je ne crois pas exprimer un point de vue capricieux, ou de mon fait. et puis ce n’est pas une opinion politique.

Alors qu’est-ce qui « passe » ? quelle vérité pouvons-nous entrevoir ? Et d’où viennent ces vérités et paroles vraies ? Au niveau des mots, ce n’est pas simple.
La phrase « la nature existe » ou son contraire, « la nature n’existe pas »  paraît évidente dans son sens. Mais non, la nature est difficile à définir, et encore plus difficile « exister ». Assembler les deux et y voir le sens, cela ne peut s’entendre et prendre son sens qu’en fonction de celui qui le dit et de celui à qui on le dit. L’anthropologue qui affirme que la nature n’existe pas, veut dire quelque chose, et cache quelque chose de sa pensée.

Celui qui s’oppose à cette affirmation et affirme l’existence de la nature (https://www.lechappee.org/collections/pour-en-finir-avec/la-nature-existe) joue sur une registre nettement moins ambigu, celui d’un donné naturel, face à nos artifices. Et il prend position. Le premier ne dévoile pas ses choix, ni ses arrières pensées.

Cependant on pourrait dire que « la nature » n’existe pas. La nature n’a pas d’existence, sauf en ceux et par ceux qui existent. C’est comme la mort, cela n’a pas d’existence. C’est une fonction du vivant. De même la Vie n’a d’existence que dans l’existence de ceux qui vivent et sont dotés de conscience, et d’être.
Autrement dit l’objet « nature » n’existe pas, sauf dans la présence des êtres existants, leur subjectivité voulant vivre, et demeurer dans leur temps d’existence.
Les objets inanimés n’ont pas d’existence, sauf celle que nous leur donnons en tant qu’objet. Mais ils ont de l’existence dans leur moindre parcelle où leur décomposition est en branle, dans le mouvement des atomes, des électrons, etc. et des flux d’énergies qui traversent les corps, existent aussi dans nos pensées, comme dans un rêve.

Tout ça pour dire que le sens des mots et des phrases ne tombe pas d’évidence. Et que les écrits embrouillent nos méninges. Comment remettre les choses à l’heure exacte ? Qui peut nous rendre les formules « magiques » chargées de sens explicites ?

Ce n’est pas excessif de dire que le sens véritable ne vient que d’une dimension divine, qui nous est adressée. Comme une source, une parole. Parole en correspondance exacte avec une pensée et une intention, de l’Être conscient, de la Vie consciente.

Je reprends ici les mots reçus de mon maître : ce qu’on nomme mort, existence, vie, sont des différents niveaux de conscience.  Cela me semble lumineux si on y médite.

Le mort n’ »existe » pas, l’existant ne « Vit » pas, seul le Vivant vit, et peut rendre du sens aux existants et aux morts.

Le mort peut tendre vers l’existence, et l’existant vers la vie. Mais au cœur même du vivant il ne peut pas y avoir du mort, il est rejeté hors du vivant. Et au milieu de l’existence il ne peut non plus y avoir du mort, il est rejeté vers le mort. Or les artefacts objectifs et créés par nous, et nos besoins ces objets morts et peut-être utiles ne peuvent pas s’élever au rang d’existants, et encore moins de vivants. Voyez, ou comprenez où je veux en venir, et qui est en relation avec ce qui se passe sur cette terre en difficulté.

C’est grave si on entreprend de rendre vivant le mort, la machine prétendument intelligente, la reproduction artificielle.
On interfère avec les plans divins, on sème notre mort dans ce royaume vivant. Cela ne peut avoir comme effet que des catastrophes sur cette terre.

Qui a fait ça ? qui veut vraiment que nous allions vers le mort plutôt que vers le vivant ?

Ça ne passe pas.

On sait que rien ne va plus. Même si rien n’est jamais allé comme il faut, on sait que les choses vont dans le sens des murs infranchissables, où tout se complique et engendre des violences. Le lieu le plus tendu est celui des idées et des mots, qui distille sa politique, et où le monde « savant » sert de caution aux autorités pour poursuivre leurs desseins.
Dans ce scénario des dégradations nettes, les gens sont divisés, même au sein de courants proches. Les pouvoirs, pour conserver leurs places et leurs rangs, manipulent les opinions. Et désignent un ennemi. Pendant que des camps s’opposent, le pouvoir se maintient. Et dans chaque camp, la division est tapie. Les échanges qui sont les seuls moyens pour s’entendre ne sont plus francs, mais passent par des écritures, avec le défaut des échanges écrits, enfermant le sens dans le mot.
Avant de s’opposer il faut pouvoir échanger et parler. Une fois que les idées sont claires, sans ambiguïté, on voit mieux où sont les ennemis. Sinon, ils peuvent se tenir aussi dans votre camp, et diffuser leurs poisons sans que nul ne s’en rende compte. Avant de s’opposer il convient donc d’affirmer ses visions. Et au moins de pouvoir les exprimer à ses proches. C’est le plus difficile, et c’est le moins accepté. Celui qui voit le plus loin, n’est pas considéré. Il dérange les habitudes ancrées sous les crânes.
Les concepts qui paraissent les plus évidents en perdent leurs sens. Tout devient lamentablement faux. On ne sait plus ce que veut dire le mot nature, ou le mot amour, tout perd son sens. On abandonne.
Dans ces conditions d’une Terre livrée à ses désordres humains qui règnent partout, que peut-il demeurer de vivant ? Des machines ? Comme si les machines allaient avoir un destin, et une âme.

Entre parenthèses : dans un même groupe, une même assemblée, il est vraiment positif de ne pas être d’accord. Ceux qui ne font pas partie des « amis », ceux qui sont ennemis de principe, il est inutile ou vain de passer son temps à les affronter. C’est le signe d’une faiblesse interne au sein d’amis, qui n’ont pas clarifié leurs positions respectives.
Je vous dis, tout est assez compliqué, même ceux qui ont des idées claires, peuvent peiner à les rendre intelligibles, expliquer pouvant compliquer.
Non, le véritable échange passe par la présence des uns et des autres, et demande du temps. Ce qui passe par internet ou par mail ne passe pas.

Comme le dit la formule, on n’est jamais trahi que par les siens…

Heureusement, la nature existe, l’amour existe, mais pour les faire vivre en vérité ? ( c’est à dire ? )

Être étrange.

À mes yeux tout est étrange. Être la proie de ces phénomènes qui nous prennent, si nous n’y prenons pas garde, la folie, la maladie, la mort, la souffrance, les violences des événements qui nous emportent, alors que nous voulions vivre puisque nous fûmes enfants ayant cette simple envie de jouer, de nous amuser, ce qui semble interdit dans le monde adulte. Ou qui se croit tel. Quelque chose n’est pas sérieux dans ce qui se passe. Ces coercitions et ces répressions, ces bombardements veulent dire quelque chose, et ce n’est pas si évident de comprendre pourquoi les hommes se tuent. Que veulent-ils imposer ? Que cherchent-ils à défendre ou à protéger et qui les fait commettre autant d’exactions ? Tout est atrocement déséquilibré, un piège mortel. Et cela au nom de « vérités » que chaque groupe, chaque homme prétend détenir et dicter au monde. Des vérités très relatives qui créent des modèles qu’il n’est pas permis de remettre en cause. Ceux qui veulent s’échapper de ces dictatures seront isolés. Ou devront se faire plus que discrets, s’ils ne veulent pas se voir persécutés. Ils devront reconstruire le monde selon leurs seules forces. Reconstruire, ici au sens de concevoir, de mettre en œuvre, de créer. C’est comme une révolution. Ces ordres ne concèdent rien. Surtout dans le domaine des idées, des concepts qui sont à la base de chaque groupe, ou de chaque état ou nation. Ceux qui ne veulent pas de « ça », se heurtent aux autorités qui se disent détentrices de l’histoire, des droits et des pouvoirs, des vérités.

Quand tout s’achève

Au début, il y a Dieu. À la fin, il y a Dieu. Et entre les deux, de l’un à l’autre, il n’y a qu’un Chemin, au sujet duquel il y a de multiples malentendus, des mots mal dits, des mots bien dits. Des malheurs et des bonheurs, des mélanges, des confusions, des actes sinistres, des actes droits et justes. Des pensées étriquées et d’autres larges et souples. Des paroles qui nous éclairent, d’autres qui nous trompent et nous égarent. Il faut sans cesse rectifier, et tout redéfinir, sans certitudes quant au effets libérateurs, où notre condition s’allège. Où nous savons que nous cheminons, sans que la peine nous soit épargnée. Nous devrons supporter notre poids, même si nous n’en rajoutons pas dans le monde. C’est pour cela qu’il est délicat de juger. Nous ne le pourrons qu’en dehors de cette existence, quand nous-mêmes serons passés. Et que nous sommes face à Dieu. Ce qui dans ce temps et ce lieu se présente en de rares occasions. Que dire de plus dès lors que nous sommes otages des intelligences des hommes, des machines, mais que celles-ci sont dénuées d’âmes ?

options

La vengeance a deux visages, le pardon ou le châtiment. Dans le pardon, vous allez vivre, mais en payant le prix douloureux de la vie, et des morts successives. Le châtiment soulage les victimes, sans rachat pour les coupables. Mais tout cela, sommes nous en capacité de juger ?